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  • Photo du rédacteurCendrine Vanderhoeven

Libérez votre intimité des mémoires collectives !

Dernière mise à jour : 28 mai 2020

Comment se fait-il que tant de femmes qui viennent dans mon cabinet ne connaissent ni leur corps ni n’osent partir à sa découverte ? Pourquoi autant de femmes se sentent-elles encore malheureuses dans leur intimité ? Pourquoi tant de femmes portent-elles seules la culpabilité d’un dysfonctionnement de leur couple intime ? Pourquoi autant de femmes souffrent-elles en silence, sans demander de l’aide, de douleurs tant physiques que psychologiques dans leur féminité intime ?


Rendre ces souffrances compréhensibles en expliquant l’aveuglement imposé au travers de l'histoire des femmes, rend dépassable les freins de chaque femme.


Si Françoise Héritier ou Simone de Beauvoir décortiquent les mécanismes de la domination masculine pour expliquer le statut social actuels des femmes, il est important que chacune puisse lier cette réalité historique à leur propre réalité du quotidien.

Si nous avons toutes bien compris que le marketing des jouets pour filles et pour garçons sont une discrimination genrée flagrante ; si nous vous avons toutes bien compris que l’éducation sociale des filles les poussent plus vers le soin des Autres plutôt qu’au monde de l’ingénierie, force est de constater que l’écho entre ce monde intellectuel féministe et notre monde intime féminin doit encore faire éclater nos fausses-croyances pour enfin emprunter notre chemin d’émancipation féminine dans notre vie privée aussi.


Si Philippe Brenot nous aide à conscientiser, concrétiser, illustrer le « jeu » du pouvoir genré dans l’intimité des couples, ce sexisme intime reste encore trop inaudible et trop peu visible.

Lorsque les femmes autant que les hommes sont formatés à penser que les filles ont un sexe d’accueil, passif avec la croyance que le vagin est le manchon du pénis, comme le fourreau pour l’épée, il en résulte une souffrance des femmes, des couples avec, en toute grande majorité, une responsabilité portée par les femmes.


Comment se sentir « à la hauteur » quand on n’arrive pas à répondre, voire à honorer la « force » masculine ? Comment ne pas se sentir « anormale » quand les actrices de films romantiques, s’échauffent aux premiers baisers et s’extasient à une pénétration précipitée, standard du 7ème art ? Comment ne pas se sentir coupable par la distanciation de son couple due à ses propres douleurs et son désir évaporé ? Comment oser dire « non » à des actes sexuels qui ne raisonnent pas en nous quand notre partenaire nous renvoie que « toutes les filles font ça », alors que son modèle est celui de la pornographie, monde fantasmatique réalisé par et pour des hommes ?


Le souci est là. La sexualité humaine s’est construite et se prescrit toujours actuellement avec une référence masculine au nom du pouvoir phallique. Ce pouvoir est d’autant plus fort que les argumentations de cette coercition s’expriment, à tort, sous couverture d’ « Ordre naturel».

Si la Nature impose, tant aux mâles qu’aux femelles, des périodes de coït hors contrôle pour les deux afin d’assurer l’espèce, l’Homme par son évolution s’est complètement détaché de ce fonctionnement. Arrêtons dès lors de croire que la nature masculine est le guerrier dominant et la femelle, l’accueil réconfortant et maternant.

L’irrespect, l’injustice, le mépris ne sont pas des inégalités naturelles mais bien des pensées créées par la Culture. Elles perdurent par habitude car nous sommes tous formatés à penser de la même manière que nos voisins au sein d’un même société, culture, communauté, notre village ou quartier.

Les femmes sont, elles- mêmes, prisonnières de ces boîtes mentales qui nous dictent comment penser, nous comporter en tant que femme. Tout ceci à notre insu car cette musique bien rodée, est imprimée depuis des siècles au fond de nos mémoires.


Si notre sexe est naturellement plus discret, caché dans des replis doux et moelleux et plus interne, la culture aurait pu nous encourager à davantage explorer notre corps pour palier à cette anatomie plus interne mais qui a tout son sens lorsqu’il s’agit de protéger une grossesse. Et puis, les trésors les plus cachés n’offrent-ils pas plus de plaisir à ses pionniers ? L’homme n’y a pas cru, ou en a eu peur. Il a décidé de cadenasser le sexe féminin.


Que ce soit pour assurer la paternité afin de transmettre ses biens à sa seule descendance ;

que ce soit pour soulager des besoins dits naturels ;

que ce soit pour symboliser sa puissance ou sa réussite ;

toutes les sociétés ont appris aux femmes à se dévaloriser, à se sous-estimer, à se dévaloriser, à douter d’elles-mêmes, à se soumettre, à souffrir, à se taire sous le pouvoir absolu masculin.


Si les mariages forcés font toujours partie de la réalité de millions de femmes sur Terre, si exciser leur sexe garantit leur virginité et leur désintérêt forcé au vagabondage une fois la bague au doigt, nos sociétés occidentales assurent également la pérennité de la femme « objet ».

Il n’y a pas si longtemps, nos grands-mères n’avaient pas le droit de travailler, d’ouvrir un compte en banque sans l’accord de leur mari. Si en Belgique, une femme garde son nom de jeune fille dans sa vie professionnelle et dans l’acquisition de sa protection sociale, la France favorise toujours le nom d’épouse dans les démarches administratives. Pourquoi le nom d’épouse efface-t-il le nom de jeune fille, part identitaire propre à la femme ? La tradition prévaut-elle sur l’indépendance ?

La violence sexuelle touche 20% des européennes, dont 8 auteurs sur 10 sont dans la sphère familiale, conjugale ou un ex-partenaire. Le violeur inconnu au coin d’une rue sombre ne représente qu’une infime partie des agressions sexuelles. Pourtant le cinéma nous pousse à croire que les seuls viols sont ceux-là, ou du moins que ceux-ci sont des vrais actes crapuleux. Qu’en est-il des violences sexuelles subis par un parent, un ami, un mari, un ex qui laissent des traces indélébiles tant physiques que psychologiques ? Et qui impactent la relation à Soi et aux Autres à vie quand ils sont laissés sous silence, sans prise en charge thérapeutique. Ce sont vous, les femmes, ou vos filles qui subissez en toute grande majorité ces agressions sexuelles. Cette réalité confirme que le sexe féminin est considéré comme « serviable ». Il n’appartient toujours pas pleinement aux femmes et cela durera encore longtemps tant que des repères n’existeront pas concernant le consentement. Pourtant cette réalité devrait faire passer nos sociétés à l’action. Mais trop de personnes ignorent cette violence cachée, inaudible, inimaginable d’autant que les victimes sont prisonnières de la honte et enfermées dans la culpabilité renversée, à savoir que les auteurs font peser la responsabilité de l’agression sur les victimes.


Qu’ils s’agissent d’excision où le coup de lame se justifie pour contrôler le corps des femmes « indomptables naturellement » lorsqu’elles restent intacts ou de « la culture du viol » qui confirme le pouvoir de la croyance comme quoi il y a un dominant sexuel « naturel », ces pensées, portant universelles, ne sont en rien naturelles ! Quel que soit la forme de l’agression sexuelle, de la mutilation au viol, la soumission sociale est d’autant plus puissante dans les foyers car elle est cachée.

Cette domination bien intégrée, contrairement à la pensée féminine sous nos latitudes qui se pensent libres, régule inconsciemment la dynamique sexuelle humaine ( je parle hétérosexuelle ici).

Les femmes croient avoir un problème quand elles ne correspondent pas à la sexualité dévergondée présentée dans les magazines féminins. Les femmes pensent être anormales quand elles ne répondent pas en miroir aux sollicitations, aux envies, au désir de leur partenaire.


La première action du changement est de conscientiser cette prison de verre, prendre conscience que la femme fonctionne différemment des hommes dans ses relations intimes et que c’est JUSTE.


Posez-vous la question : Aspirez-vous à ce que les choses changent ? Êtes-vous prête à créer une autre énergie féminine pour construire des modèles différents ?

Si oui, osez parler de votre expérience, vos ressentis, vos besoins, vos craintes, vos douleurs, tout en respectant vos limites, à vos amies proches, à votre partenaire, à un thérapeute.


Notre destin féminin est entre nos mains, tant à titre personnel que collectif.


Il faut chercher l’innovation pour casser la répétition.


Echapper à cette prison féminine, c’est s’autoriser à partir à sa découverte personnelle en apprenant à se connaitre, à découvrir ses potentialités, à s’amuser de son audace en étant persuadée que vous êtes un coffre à trésors, prête à briller de mille feux !


J’invite chaque femme à aller du bout des doigts toucher les replis de sa vulve en pleine conscience, sans pensée ni image de jugement. Cet espace est le vôtre autant que vos yeux, votre bouche, vos pieds ou vos seins. Pourquoi une partie de votre corps devrait-t-elle restée dans l’ombre pour vous, avec comme seule autorisation de passage, celle de votre partenaire ? C’est qui la propriétaire des lieux ? Vous ou votre partenaire ? Dites-vous que vous avez le droit de connaitre votre intimité comme n’importe quelle partie de votre corps. Le tabou n’est qu’une construction mentale servant à éloigner les femmes de leur pleine conscience et pleine connaissance féminine.


Fermez les yeux, respirez profondément doucement et plusieurs fois d’affilé.

Donnez toute votre concentration au bout de vos doigts en nommant un maximum de qualificatifs à vos découvertes sensorielles ( chaud, humide, doux, lisse, …).

Essayer ensuite de dessiner à plusieurs reprises ce que votre sensorialité vous aura donné comme informations dans les reliefs, creux, espaces découverts. Il ne s’agit pas de réaliser un dessin anatomique parfait mais bien de créer votre univers vulvaire afin de vous l’approprier. Vous verrez cela sera très amusant de comparer par la suite l’évolution de vos dessins au fur et à mesure de votre évolution féminine intime.

Se toucher-se découvrir-rigoler dans son intimité sont souvent de grands interdits moraux, donc des règles castratrices faites pour vous empêcher de vivre librement et entièrement votre féminité.


Oser casser les principes en allant jusqu’à l’évaporation de tout complexe, honte, culpabilité pour enfin être fière d’être une femme.

Par vos actions, seule chemin de changement, vous pouvez devenir la femme que vous souhaitez ave son plein potentiel.

Et soyez convaincue, comme je peux le voir en consultation, que les partenaires attentifs au bien-être de leur compagne et désireux de vivre une relation d’amour avec égalité et respect, vous encourageront à vous émanciper !


Très belle découverte de Vous,

Cendrine Vanderhoeven




Oeuvres d'art réalisées par Bénédicte Philippe, Belgium

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